Ces dernières années, le tourisme médical, et plus particulièrement dentaire, séduit de plus en plus de patients français, qui, n’ayant plus les moyens de se faire soigner dans leur pays ou souhaitant tout simplement économiser, se rendent quelques semaines à l’étranger pour s’y faire opérer. Le phénomène est en pleine expansion, mais reste encore peu connu du grand public. Cette solution ne manque pourtant pas d’avantages, quelque soient la situation financière et les besoins du patients.
Des soins en France jugés trop chers, et surtout mal remboursés
Dans une enquête publiée en 2013, le magazine 60 millions de consommateurs a créé un début de polémique à propos des tarifs proposés par les dentistes français, jugés abusifs. Certains praticiens, travaillant presque à perte pour des opérations courantes, se rattrapent lorsqu’ils peuvent facturer des actes médicaux plus pointus, notamment les poses d’implants dentaires et de couronnes. Ainsi, lorsque plusieurs dents doivent être remplacées, les frais peuvent atteindre des sommes dépassant plusieurs de milliers d’euros, dont une partie seulement sont pris en charge par la Sécurité Sociale et les mutuelles complémentaires. Celles-ci considèrent encore qu’une dentition en bon état appartient au registre des « soins esthétiques », et, en tant que tel, ne « mérite » pas un investissement important.
Une différence de tarif considérable
Avec un coût de la vie largement inférieur, les pays de l’Est proposent ainsi aux patients français des soins dentaires à des prix toujours plus bas. La Pologne, la Hongrie, et plus récemment la Serbie, ont joué la carte du tourisme dentaire pour attirer cette patientèle qui désespérait de se faire soigner les dents à un budget accessible. Certaines cliniques de Belgrade affichent ainsi des tarifs 70 % en dessous de ce que proposent leurs concurrentes françaises, et, pour cela, organisent des séjours tout-compris, allant de la réservation des billets d’avion et de chambres d’hôtels à la mise en relation avec des dentistes francophones. Dans le cas d’opérations lourdes, même en tenant compte des frais (raisonnables) engendrés par ce voyage, l’économie réalisée a de quoi séduire les patients…
Des soins d’une qualité irréprochable, et encadrés par la législation
Si les pays de l’Est sont victimes d’une « fuite des cerveaux » dans le domaine médical, c’est bien parce que le personnel de santé y est hautement qualifié. Mais, si les compétences et l’expertise des dentistes polonais, hongrois ou serbes ne sont pas à remettre en cause, le suivi des soins peut parfois se révéler compliqué pour des patients français, qui doivent par la suite surveiller leur dentition. Pour les aider, un document reconnu par l’Ordre National des Dentistes Français, le passeport implantaire, leur est remis dans certaines cliniques étrangères. Y sont mentionnés les conditions de la pose d’un implant (ou d’une couronne), mais aussi la marque de cet implant, garantie de sa qualité. Les grands fabricants d’implants (Strauman, Nobel Biocare) accréditent d’ailleurs certains implantologues, pour n’associer leur nom qu’avec des praticiens dont le professionnalisme est haut dessus de tout soupçon.
A une époque où les Français doivent économiser jusque sur le budget qu’ils consacrent à leur santé, ils sont logiquement de plus en plus tentés par la solution du tourisme dentaire, d’autant plus que les pays de l’Est font tout ce qu’ils peuvent pour les attirer, et, ayant constaté l’intérêt qu’ils pouvaient y trouver, intensifient encore leurs efforts en proposant un accueil francophone et en mettant en avant des tarifs toujours plus avantageux.