Les deux grandes enseignes de bricolage que sont Castorama et Leroy Merlin ouvriront bien le dimanche et cela, même si tous les Français ne sont pas favorables au travail dominical. Les détails.
Une majorité – 56% – de Français refuserait de travailler le dimanche
Un sondage BVA vient de révéler que les Français, notamment une grande majorité, seraient contre le travail dominical. Cela ne semble cependant pas empêcher Castorama à ouvrir ses cinq magasins le dimanche, tout comme Leroy Merlin, dont neuf établissements sont implantés en Île-de-France. A noter que la première enseigne tente actuellement d’obtenir des autorisations dérogatoires pour éviter le paiement de 120 000 euros pour chaque magasin ouvert le dimanche. Il reste qu’elle peut aussi servir de son autre droit, notamment celui qui lui permet d’ouvrir cinq dimanches dans l’année. Pour ce qui est de Leroy Merlin, rappelons qu’elle a déjà obtenu toutes les autorisations spéciales nécessaires.
Retour sur les faits
Fin septembre : Castorama ouvre ses magasins le dimanche, s’attirant les foudres de Benoît Hamon, ministre de l’Economie sociale et solidaire. Ce dernier, déçu du comportement de la marque, parle d’une attitude inadmissible. Castorama, tout comme Leroy Merlin, sont alors condamnés par la justice à fermer ses magasins le dimanche. Les deux enseignes ont évidemment fait appel à cette décision. Bricorama, concurrent commun aux deux groupes, également interdit d’ouverture dominicale, décide de faire de même.
Le gouvernement n’entend pas agir sous la pression
D’après un sondage CSA pour Les Echos, huit Français sur dix seraient pour l’ouverture des magasins de bricolage le dimanche. Les représentants de l’intersyndicale du commerce parisien Clic-P, de leur côté, ont pourtant déjà prévenu qu’ils ne souhaitaient surtout pas la mise en place de nouvelles dérogations. « Le code doit tout simplement être respecté », ont-ils déclaré. Par ailleurs, il convient d’informer qu’une mission de concertation sur le travail dominical vient également d’être confiée à J-P Bailly. Il faudra néanmoins encore attendre fin novembre pour en connaître les conclusions.
Le gouvernement, en ce qui le concerne, veut prendre son temps. Mais il se peut aussi qu’il prenne la décision très rapidement par décret, comme ce fut le cas en 2009, à l’occasion de la loi Maillé, concernant l’ameublement et le jardinage. Il est clair toutefois qu’il ne veut surtout pas donner l’impression de plier pour éviter notamment que d’autres secteurs viennent également lui exiger les mêmes droits. Si l’avis de l’opposition est déjà connu, c’est-à-dire celui de renoncer à proposer une loi sur le travail dominical, les travailleurs français concernés appréhendent le positionnement final du gouvernement. Sur ce point justement, il est à noter que les enseignes sont même allées jusqu’à dire au gouvernement qu’elles seraient obligées de licencier si l’ouverture dominicale ne leur est pas accordée. Force est de constater qu’elles ont aussi la ferme attention d’obtenir les requêtes qu’elles ont posées, non seulement auprès du gouvernement, mais également auprès de la justice.